SOUMARE HABIBOU DIT DIANDIARE, NATIF DU VILLAGE DE BOULLY ET MOHAMED
Incendie à Bobigny : Mohamed et Soumaré, deux héros très discrets
Ils ont sauvé trois personnes d’un incendie survenu dans la nuit de samedi à dimanche dans un appartement situé au huitième étage.
Par Sébastien ThomasLe 7 juillet 2019 à 18h52
Les pompiers le reconnaissent eux-mêmes, c’est un miracle que l’incendie qui a ravagé un appartement du 8e étage, avenue Jean-Jaurès à Bobigny, samedi soir, n’ait pas fait de victime. Cet heureux dénouement est le fruit du travail des pompiers mais également de trois habitants qui, au péril de leur vie, ont sauvé trois des huit personnes qui dormaient dans ce logement.
« J’ai entendu crier au feu »
Il est environ 3 h 20 du matin ce dimanche matin. Soumaré habite au 7e étage. « J’ai entendu crier au feu, ça m’a réveillé et je me suis aperçu que cela venait de l’étage du dessus, raconte-t-il. J’ai donc à mon tour réveillé ma femme et les enfants et je leur ai demandé de descendre dans la rue. »
Soumaré aurait pu les suivre mais il décide de rester. « J’entendais, juste au-dessus de ma chambre, le père et deux de ses enfants hurler, poursuit-il. Ils étaient bloqués, ils n’avaient pas de balcon où se réfugier. » Au même moment, Mohamed, son voisin du dessous, sonne à sa porte avec son fils et propose son aide.
« On a donc ouvert la fenêtre de ma chambre, qui se situe juste en dessous de celle du père et de ses enfants, et on leur a demandé d’escalader le rebord et de se laisser glisser le long de la paroi, témoigne Mohamed. Moi, j’étais penché à l’extérieur, pour les rattraper, tandis que mon fils et Soumaré me tenaient les jambes pour que je ne tombe pas dans le vide. »
« A une minute près, il aurait été brûlé vif »
En quelques minutes, le trio parvient à mettre tout le monde à l’abri. « Au moment même où on ramenait le père, il y a eu une explosion et les flammes sont sorties de la pièce, lâche-t-il encore ému. À une minute près, il aurait été brûlé vif. Sans nous, ils seraient tous morts car les pompiers étaient occupés de l’autre côté de l’appartement. »
Un pompier sauve une personne réfugiée sur le balcon opposé
Effectivement, les soldats du feu sont intervenus pour libérer quatre autres personnes coincées sur le balcon grâce à la grande échelle. Une cinquième qui s’était réfugiée sur un autre balcon a pu être secourue également in extremis. « La personne voulait sauter car elle pensait qu’elle ne s’en sortirait pas mais nous l’avions en permanence au téléphone pour la rassurer », explique un pompier.
Quatre personnes ont été évacuées vers l’hôpital, incommodées par les fumées. Quant à Mohamed, et son pote Soumaré, il refuse d’endosser le rôle de héros. « On a fait ce qu’on devait faire, c’est tout », insiste-t-il. Le feu a été éteint vers 5 h 30.
« ON A VRAIMENT PENSÉ QU’ON ALLAIT MOURIR »
Evel, cousin du locataire, était présent dans l’appartement au moment de l’incendie. Ce dimanche matin, il est venu constater les dégâts. « Il ne reste plus rien du tout, c’est une catastrophe ». Il revient sur cette nuit d’horreur.
« Je dormais dans le canapé quand soudain vers 3 heures j’ai senti de la fumée. Le feu a pris à l’entrée de l’appartement et s’est vite propagé donc on ne pouvait plus fuir par la porte. Je me suis levé et j’ai frappé aux portes de toutes les chambres pour alerter le reste de la famille. »
« On avait du mal à respirer à cause des fumées »
Mais rapidement, le feu sépare les membres de la famille. « Mon cousin et ses deux enfants se sont retrouvés dans une chambre, sa femme était, elle, isolée et nous, on s’est réfugié sur le balcon. C’était infernal, on avait du mal à respirer à cause des fumées. »
Evel finit par entendre les pompiers. Mais l’appartement étant situé au 8e étage, il pensait qu’ils arriveraient trop tard. « On voyait le feu progresser et venir vers nous. En moins de 20 minutes, le salon avait disparu. On a vraiment pensé qu’on allait mourir. »
Source : www.leparisien.fr
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