Carole Kouassi
Entre croissance démographique, crise économique ou encore la faible industrialisation, bon nombre de pays africains connaissent une faible offre d’emploi, notamment à destination des jeunes.
En dépit d’une croissance économique encourageante, la hausse du taux de chômage demeure d’actualité en Afrique, fait savoir un rapport de la Fondation Mo Ibrahim sur le chômage en Afrique. “Après avoir observé la situation de 51 pays, la fondation Mo Ibrahim constate que malgré la croissance économique, le chômage reste toujours à un niveau élevé. Même dans les pays qui ont des taux de croissance différents, le taux de chômage des jeunes reste statique”, soulignent les auteurs du rapport.
Face à ce tableau sombre de l’employabilité, le rapport met cependant en lumière un champion de l’emploi des jeunes sur le continent : l‘Éthiopie. Malgré un taux de croissance qui a chuté de 10,2 % en 2015 à 6,5 % en 2016, ce pays de l’Afrique de l’Est a réussi à stabiliser son taux de chômage. L‘Éthiopie enregistrait, en effet, en 2016, un taux de chômage général de 5,7 %, alors que celui des jeunes était de 8,1 %.
Un taux qui tranche nettement avec ceux de pays comme l‘Égypte ou la Tunisie où les chiffres relatifs au chômage des jeunes caracolaient à 60 % la dernière décennie, rapporte la Fondation Mo Ibrahim. L’Afrique, en général, a enregistré un taux bien plus bas de 13 % la dernière décennie.
Tirer profit de l’industrialisation
Depuis l’indépendance de son ancienne colonie, l‘Érythrée en 1993, l’Ethiopie n’a plus aucun accès à la mer et n’a donc aucun port. Toutefois, le pays a su conserver ses acquis.
Forte de près de 92 millions d’habitants, l‘Éthiopie s’est appuyée sur sa population pour renforcer son réseau agricole. Aujourd’hui, l’agriculture emploie 80 % de la population active et représente pas moins de 40 % du PIB. Consciente de l’importance du secteur agricole pour son économie, l‘Éthiopie y consacre une large part dans son budget souverain.
Mais il n’y a pas que l’agriculture, qui malgré tout, reste très dépendante des facteurs climatiques et des marchés mondiaux. L’industrie se veut également l’une des mamelles de l‘économie éthiopienne. Bien qu’elle n’en soit qu‘à ses débuts, elle représente déjà un cas d‘école sur le continent.
Sur les quatre dernières années, ce secteur a enregistré une forte croissance de 20 % avec en perspective la construction de parcs agro-industriels et à des exonérations fiscales incitatives pour les investisseurs étrangers. Et cela, dans l’optique de transformer sur place les matières premières agricoles – céréales, café, graines, canne à sucre, coton, légumes, viande et cuir. Objectif, rendre l’agriculture éthiopienne plus compétitive et rentable.
Source : http://fr.africanews.com
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