Emmanuel Macron veut « examiner » les demandes d’asile des migrants dès le Tchad et le Niger
Le Monde.fr avec AFP |
Emmanuel Macron a reçu lundi les dirigeants tchadien, nigérien et libyen, dont les pays sont au cœur du transit de migrants d’Afrique et du Moyen-Orient vers les côtes européennes.
Après avoir proposé un temps la création de centres d’enregistrement en Libye, le président français, Emmanuel Macron, a proposé lundi 28 août d’« identifier » dès le Niger et le Tchad les ressortissants « qui ont le droit à l’asile » pour « les mettre en sécurité le plus rapidement » possible.
Ce souhait a été exprimé à l’issue d’un mini-sommet sur la crise migratoire à l’Elysée rassemblant les dirigeants de sept pays africains et européens, afin de faire le point et d’harmoniser les positions sur ce dossier, souvent source de tensions.
La procédure sera menée « dans des zones identifiées pleinement sûres au Niger et au Tchad, sous supervision du HCR » (Haut-Commissariat aux réfugiés de l’Organisation des Nations unies), a précisé l’Elysée. « Ces missions de protection n’ont pas pour objectif de regrouper les migrants dans un centre, mais d’examiner les demandes d’asile sur place, avec l’Office international des migrations (OIM) et le Haut-Commissariat pour les réfugiés, pour que les personnes puissent être relogées sans prendre le risque de la double traversée, Libye puis Méditerranée », ajoute l’un des conseillers du président.
Il précise que des fonctionnaires de l’Office français de protection des réfugiés et des apatrides (Ofpra) pourraient être projetés très vite au Niger, où il existe déjà deux centres d’accueil. « L’Ofpra a déjà fait des missions au Niger et au Tchad. Il est prêt, il ne nous manque que le feu vert des Africains », conclut cette source.
Un mini-sommet à Paris
Plus question donc, dans l’entourage du président, de parler de « hot spots », mais maintenant de « missions de protections ». « La philosophie est de travailler avec les pays de transit que sont le Niger et le Tchad, pour les aider à mieux contrôler leur frontière avec la Libye et à lutter contre les réseaux de passeurs, et pour cela il nous faut un appui européen », explique l’Elysée.
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Etaient présents lundi à l’Elysée les présidents tchadien et nigérien, Idress Deby Itno et Mahamadou Issoufou, le chef du gouvernement d’« union nationale » libyen, Faïez Al-Sarraj, la chancelière allemande, Angela Merkel, les chefs de gouvernement italien et espagnol, Paolo Gentiloni et Mariano Rajoy, et la cheffe de la diplomatie européenne, Federica Mogherini.
Cette rencontre visait à « réaffirmer le soutien de l’Europe au Tchad, au Niger et à la Libye pour le contrôle et la gestion maîtrisée des flux migratoires », selon la présidence française. Les Européens ont lancé depuis plusieurs années des programmes d’aide dans les pays africains, et conclu des accords, parfois controversés, pour couper les routes de l’immigration illégale. En 2015, lors du sommet sur la migration à La Valette, l’UE avait déjà mis sur la table 1,8 milliard d’euros.
L’Italie durci sa politique
Les Africains réclament davantage de soutien et se targuent de résultats, comme le Niger, qui estime avoir réduit de 80 % le flux migratoire à Agadez, plaque tournante du trafic d’êtres humains. Mais d’autres routes migratoires commencent à reprendre, notamment du côté du Maroc et de l’Espagne, et la tragédie humanitaire continue, avec des migrants livrés à la violence extrême des trafiquants et qui continuent à périr en mer (14 000 morts en Méditerranée depuis 2014).
De son côté, l’Italie, en première ligne dans la crise migratoire (plus de 600 000 migrants en provenance de Libye sur ses côtes depuis 2014), a durci le ton, imposant un code de conduite aux ONG ou menaçant de bloquer l’entrée de ses ports aux bateaux étrangers transportant des migrants secourus en mer.
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Le dirigeant libyen, Faïez Al-Sarraj, qui ne contrôle qu’une faible partie du territoire en proie au chaos, devrait de son côté demander aux pays européens de faire pression pour lever l’embargo sur les armes imposé par l’ONU en 2011, afin d’équiper ses gardes-côtes et les gardes-frontières.
Source : www.lemonde.fr
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